Voir : 5emeinventairedeLaproductiondelectricitedoriginerenouvelabledanslemonde.pdf
http://www.ademe.fr/travail/Ssc/Documents/Fiches-Reg/MA.doc
Schéma de Services Collectifs de l’Energie / Analyse des rapports de Régions
Région : Martinique
Type de rapport : FINAL
Date du rapport : JUIN 99
Rédacteur :
AC / ADEMEPoints forts du schéma régional
- Potentiel important d’énergies renouvelables
- Production d’électricité :les contraintes environnementales de réduction des émissions polluantes des moteurs et turbines à combustion ainsi que la durée de vie des groupes existants conduiront probablement à retirer de l’exploitation un certain nombre d’équipements dans la période 2005/2010. A l’horizon 2010, une puissance installée supplémentaire de 180 MW environ sera nécessaire.
- Nécessité de sécuriser le réseau de transport d’électricité
- Pour les hydrocarbures liquides les spécifications en terme de stocks stratégiques ne sont pas respectéesConduite de la concertationDonnées socio-économiques et démographiques
- Accroissement régulier de la population (+1,5% par an) et développement économique soutenu. Densité moyenne de la population très élevée (327 habitants au km2)
- Le logement individuel (74% du parc) est prépondérant par rapport au logement collectif (26% du parc)Situation énergétique régionale, Etat des lieux
- Fort accroissement de la consommation d’énergie et en particulier de la consommation d’électricité (+ de 5% par an en 1998 et + 24% sur les cinq dernières années) du fait de la pression démographique (1,5% par an) et du développement économique et social
- L’énergie électrique est produite en quasi-totalité à partir de deux unités de production EDF utilisant le fuel lourd 360 MW installés. Problème de sécurisation de l’alimentation de l’île, une centrale ne pouvant pas compenser à elle seule la défaillance de l’autre.
- Une raffinerie d’une capacité de l’ordre de 710 000 tonnes par an de produits finis. L’avenir de la raffinerie pourrait être remis en cause, si elle ne peut adapter la fabrication de ses produits aux nouvelles normes européennes (directive 98/70/CE du 13 Octobre 1998)
- Un projet d’extension de la raffinerie permettra d’augmenter la capacité (aujourd’hui importation de produits raffinés à hauteur de 45%) et de fabriquer des produits conformes aux nouvelles spécifications européennes.
- Le marché des hydrocarbures se caractérise par une consommation très importante en carburéacteur (21% de la consommation d’hydrocarbures), en fioul lourd (35 % de la consommation d’hydrocarbures ; production d’électricité d’origine thermique) et une faible consommation de gazole et de FOD (14% ; plus faible diésélisation du parc automobile et pas d’utilisation pour le chauffage)
- Le transport par route est le premier consommateur final d’énergie de l’îleProspective énergétique 2020
- Les hypothèses de croissance de la consommation d’électricité tablent sur une augmentation annuelle de 5% jusqu’en 2000 puis 3% jusqu’en 2010. Les moyens de production installés sont susceptibles de répondre à cette demande, se pose le problème de la capacité de transit et de la fiabilité du réseau de transport à haute tensionGisement URERessources énergétiques locales et gisements ENR
- La contribution des ENR a été limitée jusqu’à présent à l’utilisation de la bagasse résidu de la canne en sucrerie et en distillerie : 11 500 tep en 1998 et à l’utilisation de l’énergie solaire. Les ENR représente 2,5% de la consommation d’énergie de l’île. D’ici 2006, la production d’énergie à partir de ressources locales renouvelables pourrait être multipliée par 4. Dans l’hypothèse ou moyennant un effort accru de maîtrise de l’énergie la croissance de la consommation d’énergie serait limitée au plus à 5% par an, la contribution des énergies renouvelables pourrait tripler atteignant 7 à 8% de la consommation énergétique régionale en 2010. Cet effort pourrait se poursuivre et la production d’ENR pourrait atteindre dans une hypothèse favorable ( en particulier pour ce qui concerne l’importance de la ressource géothermique exploitable) 10 à 12% de la consommation énergétique régionale en 2020.
- Un objectif de 10% d’électricité livrée au réseau interconnecté à base d’énergies renouvelables peut être atteint en 2006.
– Eolien :
Conditions climatiques favorables au développement de l’énergie éolienne. Dans le cadre du programme EOLE 2005 la puissance nominale installée devrait atteindre 2MW en 2006.
– Géothermie
Des forages exploratoires doivent être conduits en 1999 dans la plaine du Lamentin, ils devrait permettre de préciser le gisement. En cas d’existence d’une ressource haute enthalpie, une centrale électrique d’une puissance de 5 ou 10 MW pourrait voir le jour sur la période 2001-2003.
– Micro-hydraulique
Les réalisations de micro-centrales ont été jusqu’à présent très limitées (moins de 300 kW) du fait des contraintes environnementales et des contraintes d’alimentation en eau potable de la population. Un potentiel de 5 MW de puissance nominale installée d’ici 2006 paraît envisageable.Ressources énergétiques locales et gisements ENR - Solaire thermique
Les besoins en eau chaude individuelle représentent 15 à 16 ktep par an dont 4,6 fournies par l’énergie solaire. Le parc de chauffe-eau solaires devrait doubler d’ici 2006. La production des installations solaires collectives (500 tep par an) devrait doubler. La climatisation solaire des bâtiments devrait également se développer. - Solaire photovoltaique
Sur 3500 résidences principales non raccordées au réseau EDF, 500 sont alimentées en électricité grace à un générateur photovoltaique . Ce nombre devrait doubler ou tripler. Au delà de 2003, pourraient se développer des installations raccordées au réseau. - Biomasse
La bagasse est exploitée depuis longtemps comme combustible dans les chaudières des sucreries et distilleries.
La méthanisation des vinasses de distilleries pourrait être une source d’énergie exploitable à moyen terme.
Ordures ménagères
La valorisation énergétique des déchets ménagers devrait permettre de produire à court terme 42,3 GWh.
Une unité de compostage est prévue et devrait permettre de produire 9 600 MWh/an par méthanisation de la fraction fermentescible des déchets ménagers.
La cogénération : Production actuelle : 72 GWh
La part importante des hydrocarbures dans le bilan énergétique et les quantités importantes d’huiles usagées collectées permet d’envisager une valorisation par certains sites industriels.Impacts environnementaux et effet de serreImpact emploiTransport – Stockage – Distribution - Electricité : 198 km de réseau de transport haute tension. Le développement des réseaux HTA et HTB rencontre des contraintes environnementales spécifiques. Le schéma directeur du réseau de transport fixant l’évolution du réseau haute tension à moyen terme à été réactualisé en 1999 pour faire face au retard pris dans l’application du schéma d’origine et accompagner l’évolution croissante de la demande en énergie électrique. Le maillage du réseau proposé en 1994 inachevé aujourd’hui ainsi que les sous-dimensionnement de certaines liaisons ne permettent plus de garantir une sécurité d’alimentation satisfaisante
- Hydrocarbures : La capacité de stockage totale est de 315 000 m3. La raffinerie de Lamentin a une capacité de stockage de 260 000 m3, le volume de stockage est faible pour le fioul et le gazole (respectivement 29 300 et 10 500 m3). Un projet d’extension de stockage en raffinerie est prévu pour 70 000 m3. Projet de construction d’un nouveau dépôt entre 2010 et 2015. La réglementation prévoit d’assurer la sécurité d’approvisionnement par la constitution de stocks stratégiques pour les essences, le gazole et le fioul. Ces réserves sont communes entre la Martinique et la Guadeloupe. Ces stocks stratégiques (20% de la consommation des 12 derniers mois) sont en ligne avec les obligations pour les essences et inférieurs à celles-ci pour les gazole, le carburéacteur et le fioul lourd.Actions proposées
Pour assurer le suivi et l’évaluation du schéma, il est proposé: - La création d’un Observatoire Régional de l’Energie
- La mise en place concertée de plans pluriannuels d’équipement et la mise à jour régulière de perspectives de développementRéseau de transport d’électricité :
- Engager un plan d’urgence de sécurisation du réseau de transport d’ici 2005 et renforcer le réseau à l’horizon 2020. Mettre en place une commission régionale de concertation sur le schéma directeur des réseaux de transport et des plans pluriannuels de construction d’ouvragesEquipements de production électrique
- Associé aux efforts en terme de maîtrise de l’énergie et de développement des énergies renouvelables, prévoir à court terme (vers 2004) la mise en place de moyens de production nouveaux (une tranche d’environ 40MW)Equipements de production et de stockage des hydrocarbures
- Déclencher la construction de stockages ou de nouveaux dépôts pétroliers
- Apporter le support nécessaire à l’adaptation de l’outil industriel de la raffinerie (respect des exigences réglementaires en terme de spécifications des carburants
- Promouvoir le gaz butane et développer le GPLcCanalisations hydrocarbures et appontements
- Garantir la pérennité des équipements existants dans le cadre des contraintes urbanistiques
- Veiller au respect des textes réglementaires applicables à ces équipements
- Maîtriser le risque environnemental généré par ces équipementsEnergies renouvelables et maîtrise de l’énergie
- Lancer des études sur les potentiels de développement des énergies renouvelables
- Relancer un Plan Régional de Maîtrise de l’Energie pour la période 2000-2006
- Accentuer la promotion de la MDE et des ENR dans le cadre du renforcement des programmes ADEME/EDF
- Développer une étude des freins économiques à la MDE et à l’utilisation des ENR et la possibilité d’intervention publique pour lever ces freins.
- Etablir des propositions de réglementations spécifiques visant à contraindre les utilisateurs à recourir aux ENR ou aux techniques et matériels permettant la MDEEnergie, urbanisme et construction
- Veiller à la cohérence entre les documents d’urbanisme et un développement durable de l’approvisionnement énergétique
- Assurer un développement équilibré de l’ensemble des régions de l’île par une fourniture adaptée d’énergie notamment électrique
- Concevoir des immeubles et notamment des logements sociaux dans le sens d’une architecture durable, économe en énergie en utilisant au mieux les données climatiques
- Développer des programmes d’aide pour la maîtrise de l’isolation thermique des logements et promouvoir la réalisation d’audits énergétiques dans le domaine de l’industrie et du tertiaireEnergie et transport
- Développer les modes de transport collectifs alternatifs au véhicule particulier en rationalisant les transports de marchandises et en développant des modes de transport alternatifs à la route
- Diversifier les types d’énergie utilisés et développer notamment le GPL carburantEquipements individuels et collectifs
- Utiliser autant que possible des solutions Energies Renouvelables en substitution à l’électricité du réseau
- Optimiser les usages existants de l’électricité par l’utilisation de produits économes en énergie et les modifications de comportement d’utilisationEtudes, innovations et recherche
- Constituer un pôle de veille technologique en matière d’ENR (dans le cadre d’un Observatoire régional de l’énergie par exemple)
- Créer un fond d’aide à la recherche en matière d’énergie
http://structures.ac-martinique.fr/eedd/rapportademe.pdf
La Planification Energétique
Dans un contexte d’augmentation régulière de la consommation énergétique de la Martinique, la sous commission énergie de la CRADT (Commission Régionale d’Aménagement et de Développement du Territoire, en charge notamment du suivi du schéma de services collectifs de l’énergie) a souhaiter faire réaliser en 2002 une étude prospective sur les besoins énergétiques de la Martinique ainsi que sur les perspectives de l’offre.
Cette étude doit permettre d’éclairer les choix et les décisions à prendre en ce qui concerne les infrastructures de production, de transport et de stockage des énergies ainsi qu’en matière de maîtrise de la demande.
L’ADEME, dans le cadre du PRME (Programme Régional de Maîtrise de l’Energie), a été désignée par les membres de la sous-commission énergie de la CRADT, pour assurer la maîtrise d’ouvrage de l’étude.
Un Comité de Pilotage dont le secrétariat est assuré par l’ADEME s’est constitué en juillet 2002 pour sélectionner un prestataire, suivre et valider l’étude de politique énergétique et de planification territoriale.Ce Comité regroupe la plupart des membres de la sous-commission énergie de la CRADT, à savoir des acteurs de l’énergie, des administrations et des collectivités locales.
L’étude réalisée en 2003 par le groupement de bureaux d’études AERE/ALKAEST CONSEIL/AXENNE s’articule autour de trois axes principaux :
- Situation actuelle de la demande et de l’offre en énergie par énergie et secteur d’activité. Bilan des émissions de CO2 en 1999.
- Projections de la demande et de l’offre d’énergie aux cinq échéances suivantes :2002, 2006 (fin du CPER – Contrat de Plan Etat-Région), 2010, 2015 et 2020. Trois scénarii ont été retenus :un scénario “société de marché”, un tendanciel (au fil de l’eau) et un “développement durable”.
- Les conditions de réalisation des scénarios : les écarts entre les scénarii tendanciel et “développement durable” (de l’ordre de 39%) représentent les gisements d’économie d’énergie en termes de demande.Les marges de manoeuvre, identifiées à partir des gisements d’économie, sont traduites en programme d’actions. La disponibilité en énergie locale constitue également une marge de manoeuvre (évaluée à 83 MW à l’horizon 2020).L’étude débouche sur une vision plus claire des besoins en moyens de production et sur l’identification d’un programme d’actions en maîtrise de l’énergie et en énergies renouvelables reposant en premier lieu sur la création d’une Agence Régionale de l’Energie (ARE).Les prochaines orientations de la sous-commission énergie de la CRADT portent sur la révision du schéma de services collectifs de l’énergie pour la Martinique ainsi que sur le lancement d’études d’approfondissement des thématiques liées (notamment dans la perspective de la mise en place d’un Observatoire Régional de l’Energie d’ici fin 2004).
Le Schéma de Services Collectifs de l’Energie
La Maîtrise de l’EnergieLe? schéma de services collectifs de l’énergie (SSCE) est défini par l’article 22 de la Loi d’Orientation pour l’Aménagement et le Développement Durable du Territoire (LOADDT).
Elaboré par l’Etat, le SSCE est destiné, après notamment consultation des régions, à définir des objectifs dans une perspective à vingt ans, en matière d’exploitation des ressources locales d’énergies renouvelables et d’utilisation rationnelle de l’énergie.
Le SSCE permet également de développer la dimension territoriale de la politique de l’énergie en offrant aux différents opérateurs, sur la base des bilans énergétiques locaux, les éléments leur permettant de choisir au mieux les implantations locales, dans le cadre des contraintes imposées par des marchés de l’énergie désormais libéralisés.
A ce titre, le schéma de services collectifs de l’énergie peut constituer pour les collectivités territoriales le premier instrument d’orientation et de planification locale sur l’énergie, notamment, lorsque c’est pertinent, dans les zones de revitalisation rurale.
Le schéma de services collectifs de l’énergie, bien que très incomplet en ce qui concerne les DOM, a été publié par la DATAR en avril 2002 et approuvé par le décret N° 2002-560 du 18 avril 2002.
En ce qui concerne la Martinique, les données énergétiques de référence publiées dans le SSCE sont très fragmentaires.
La consommation énergétique totale y était évaluée à 646 ktep. Les prévisions de la demande d’électricité du SCCE s’appuient sur les informations fournies par EDF Service Martinique. Elles tablent sur une croissance annuelle de 5 % jusqu’en 2000, s’infléchissant légèrement à 3 % par an jusqu’en 2010.
A cet horizon, le SSCE estime qu’il sera nécessaire de prévoir une puissance installée supplémentaire de 180 MW, une tranche de 40 MW étant jugée entre-temps nécessaire pour 2004.